Archives de catégorie : Chine

Et si on copiait les entreprises chinoises ? Mon nouveau livre.

Mon nouveau livre Et si on copiait les entreprises chinoises ? est désormais disponible à la vente, en livre papier ou électronique. Il vous propose de plonger dans l’aventure entrepreneuriale unique d’un patron charismatique, Zhang Ruimin, qui a bâti le numéro un mondial de l’électroménager, Haier, indétrônable depuis 14 ans. Chemin faisant, vous découvrirez comment Zhang a su incorporer les théories managériales occidentales à la culture chinoise, pour créer un modèle de management totalement innovant.

Haier à Qingdao (Chine)

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Ceux qui me connaissent savent que je suis passionné par la Chine depuis de nombreuses années. La Chine fait partie de ma vie, qu’il s’agisse de ma vie personnelle et familiale, ou de ma carrière. Professionnellement, c’est sous l’angle de la technologie que je m’intéresse à ce pays, et j’essaie de partager ma passion sur ma chaîne YouTube. Mais en 2021, quand mon ami toulousain Youssouf Chotia m’a proposé d’écrire un livre sur le management à la chinoise, je ne soupçonnais pas tout ce que j’allais apprendre au cours de son écriture. Rédiger un ouvrage à quatre mains avec un co-auteur à distance, sur un modèle de management que je ne connaissais pas (le rendanheyi), alors que j’avais déjà une activité professionnelle bien remplie, était déjà, en soi, un beau défi. Mais quand Youssouf me l’a proposé, il ignorait que je traversais une période compliquée, puisque je rencontrais à ce moment-là des problèmes de santé, et que je devais prendre soin de ma mère hospitalisée, loin de chez moi. En ce moment de crise, ce projet de livre a été pour moi une ouverture bienvenue m’évitant de m’apitoyer sur mon sort. Ce projet a fait partie des grâces spéciales que j’ai reçues à cette période de mon existence.

Qu’allez-vous trouver dans le livre ?

Notre livre est le premier livre en français sur le modèle de management rendanheyi, qui a le potentiel d’être au XXIème siècle ce que le fordisme et le toyotisme ont été au XXème siècle. Il présente le parcours d’un patron visionnaire, dans un pays en pleine transformation et encore mal connu, la Chine.

Nous avons voulu écrire un livre qui soit à la fois documenté, factuel et fourmillant d’exemples. Il offre des informations à valeur ajoutée pour les professionnels et une plongée passionnante dans le management pour tous.

Livre ouvert : et si on copiait les entreprises chinoises ?

De nos jours, alors que la zizanie règne sur la scène internationale, nous espérons que notre livre permettra de créer un pont supplémentaire entre l’Orient et l’Occident, en invitant ses lecteurs à s’inspirer, à  réfléchir et à se préparer au monde de demain, sans complaisance et sans préjugés.

Qu’est-ce qui va se passer maintenant ?

Dans les semaines et les mois qui viennent, Youssouf et moi allons prolonger la réflexion sur le thème du renouveau managérial, notamment en Chine, au travers d’une série de webinaires et de conférences.

Par ailleurs, nous allons continuer à alimenter le site chinese-management.com avec des actualités, des analyses et des interviews.

Si notre démarche vous intéresse, je vous invite à le consulter régulièrement, et à vous abonner à notre infolettre pour être sûr de ne rien rater.

 

Management quantique, modèle “rendanheyi”, micro-entreprises… Découvrez les nouveaux articles de Management made in China !

Quatre nouveaux articles à découvrir sur le blog Management made in China:

Richard Liu est le fondateur du géant de l’e-commerce JD.com. L’article présente cinq caractéristiques de son style de management : l’importance accordée au travail et à l’effort, le souci de l’intégrité, le partage de la prospérité, la délégation et le contact avec le terrain.

Dans cet article, Youssouf nous explique comment la découverte de l’approche RenDanHeYi a pu répondre à ses interrogations sur les traditions et les pratiques du management en Occident.

On peut se demander ce qu’une jeune pousse high tech du 21ᵉ siècle pourrait bien apprendre d’une entreprise d’électroménager née il y a 40 ans aux confins de la Chine ? Découvrez-le dans cet article consacré à l’organisation en micro-entreprises du groupe Haier.

Quelques commentaires sur le récent ouvrage de l’universitaire Danah Zohar, Zero distance, Management in the quantum age. Mais qu’est-ce que ce “management quantique”, et en quoi est-il  en phase avec les sagesses chinoises traditionnelles ?

Bonne lecture !

Découverte de la musique chinoise traditionnelle

Mardi 17 mai 2022, j’ai eu la chance d’assister à un concert de musique chinoise donné au Conservatoire à Rayonnement Régional de Rueil-Malmaison.

Les quatre artistes, AN Ran, ZHOU Mi, GAO Jiawei et ZHANG Xiaomo ont interprété avec brio plusieurs morceaux et chants de différentes époques et provinces chinoises.

Dans cette vidéo, je vous propose d’en découvrir quelques extraits :

An Ran, virtuose de guzheng (cythare chinoise)
An Ran, virtuose de guzheng (cythare chinoise)
  • AN Ran, née à Pékin dans une famille de musiciens, est virtuose de guzheng (cithare chinoise) et professeur de musique traditionnelle chinoise.  Au début de sa carrière, son talent est vite reconnu et elle remporte divers prix et distinctions honorifiques. En 2003, elle quitte son pays natal pour venir s’installer en France où elle participera jusqu’aujourd’hui à pas moins de 600 spectacles musicaux. Découvrez son interview en vidéo.
erhu (violon chinois à deux cordes)
erhu (violon chinois à deux cordes)
    • ZHOU Mi commence le erhu et le piano à l’âge de sept ans en Chine. Diplômée de l’Université Normale de Nankin, où elle étudie le erhu auprès du maître YUE Feng, elle a suivi une formation en musicologie et pédagogie musicale et travaillé dans différents établissements scolaires. Elle a approfondi ses études artistiques en France, collaborant et intervenant sur des projets variés : tournages, spectacles musicaux, etc.

 

  • GAO Jiawei est chanteuse et chef de chœur. Elle a obtenu sa Licence de musique en éducation musicale à l’Université de Suzhou en Chine en 2017 et son DEM de formation musicale au CRR de Rueil-Malmaison en 2021. Jiawei est actuellement étudiante en direction de chœur au CRD de Pantin (niveau DEM) et en chant lyrique au CRR de Rueil-Malmaison.
WANG Xiaomo, professeur de piano et de clavecin
WANG Xiaomo, professeur de piano et de clavecin
  • ZHANG Xiaomo est professeur de clavecin et accompagnatrice pianiste du CRR de Rueil-Malmaison. Après avoir obtenu sa Licence de musique au Conservatoire Central de la musique en Chine en 2007, Xiaomo a poursuivi ses études de musique en France auprès de Claude Villard, Eric Arnal, Christophe Roger, Roland Lemêtre, Brice Sailly, Frédéric Michel et Kenneth Weiss en Suisse. Xiaomo est titulaire du Diplôme d’État de professeur de musique en clavecin et en accompagnement musique (au Cefedem de Normandie) ainsi que d’un Master d’interprétation concert en clavecin (à la HEM de Genève) et de plusieurs DEM (formation musicale, direction de chœur, clavecin et basse continue). Elle a dirigé plusieurs projets artistiques et pédagogiques en réalisant notamment des arrangements et poursuit une carrière de musicienne enseignante.

La virtuosité et la gentillesse de ces quatre artistes ont enchanté le public du CRR de Rueil Malmaison.

Les paradigmes scientifiques influent sur le management [Note de lecture]

Les découvertes scientifiques changent la vision que nous avons du monde dans tous les domaines : scientifique, bien sûr, mais aussi philosophique, religieux… Elles ont aussi un impact sur la manière dont l’économie et les entreprises sont organisées.

Tel est le préambule de l’ouvrage Zero Distance: Management in the Quantum Age que je suis en train de lire (en téléchargement gratuit chez son éditeur Springer). Dans ce livre, Dana Zohar, titulaire d’un diplôme de troisième cycle en philosophie, religion et psychologie de l’universté de Harvard, explique comment les principes de la physique classique de Newton ont influencé les théories du management au XXᵉ siècle, et en particulier le taylorisme. Elle explique également que ces principes ne permettent plus de répondre aux enjeux de la complexité actuelle, et que ceux de la physique quantique le permettent beaucoup mieux. Elle prend l’exemple  du modèle de management mis en place par la société Haier, en Chine, modèle dit “rendanheyi“, qui est en phase avec ces principes, notamment au travers de l’autonomie laissée aux salariés et à l’établissement d’interconnexions multiples entre des micro-entreprises au sein de la société.

Tout ceci est une formidable source d’inspiration, et j’aurais sûrement l’occasion d’y revenir avec Youssouf Chotia sur notre blog Management made in China et dans un autre projet sur lequel nous travaillons.

À suivre…

Découvrez les trois premiers articles de “Management made in China”

Trois semaines après le lancement du blog Management made in China, j’ai le plaisir de vous faire part de la publication des trois premiers billets :

Ce billet présente quelques grands principes du management de Jack Ma. Il complète la vidéo publiée sur la chaîne YouTube de l’Internet en Chine et intitulée “Jack Ma, ses succès, ses échecs : 10 leçons à méditer”

Ce billet revient sur l’événement marquant qui a marqué le début de la révolution managériale chez le géant chinois de l’électroménager Haier : la destruction méthodique d’un stock de produits défectueux. Il explique quelle est la signification profonde de cet épisode.

Ce billet est un compte rendu de la table ronde organisée le 23 mars 2022 par l’association des diplômés d’HEC Paris, HEC Alumni, sur le thème : « Avoir un management ou un actionnaire chinois, comment s’y préparer ? »

A noter que Management made in China est un blog bilingue, et que vous pouvez donc partager ces billets avec vos amis et connaissances anglophones.

Bonne lecture, et si le contenu vous plaît, ne manquez pas de vous abonner !

Management made in China ?

La Chine, usine du monde : cette idée, largement acceptée, est pourtant de moins en moins vraie au fur et à mesure que le coût de la main d’œuvre augmente dans le pays. De plus en plus d’entreprises occidentales veulent rapatrier leur production localement, encouragées en cela par leurs gouvernements depuis la crise de la Covid. Quant aux entreprises chinoises, ce sont elles maintenant qui délocalisent de plus en plus dans des pays où la main d’œuvre est moins chère, comme le Vietnam ou la Thaïlande.

La Chine, puissance technologique : cette idée commence à faire son chemin, tant il apparaît que la Chine est devenue une terre d’innovation, notamment dans le domaine d’Internet.

Mais s’il est un domaine dans lequel on n’attendait pas la Chine, c’est bien celui de l’innovation en matière de management. Pourtant, loin de l’image d’Épinal d’une gestion des hommes purement dirigiste, voire autoritariste, la Chine est en train d’inventer de nouvelles méthodes pour mobiliser les énergies et l’esprit entrepreneurial dans les entreprises.

C’est ce constat qui m’a conduit à lancer un nouveau blog avec mon ami Youssouf Chotia : Management made in China.

Vous y trouverez notamment :

  • des articles thématiques sur la révolution du management qui est en cours, venue de Chine
  • des résumés et critiques de livres traitant de ce sujet,
  • des entretiens et témoignages des acteurs de cette révolution.

Je vous invite ainsi à découvrir le tout premier billet de Management made in China :le  management vu par le fondateur d’Alibaba, Jack Ma

La Chine s’isole-t-elle vraiment ?

Depuis l’éclatement de la pandémie de Covid-19, la Chine s’isole apparemment de plus en plus. Qu’en est-il vraiment ?

ll est vrai que la Chine donne des signes d’isolement sous au moins trois aspects : physique, culturel et économique.

La Chine s’isole davantage

D’un point de vue physique, la Chine a fermé ses frontières à double tour. Depuis le Covid, elle a érigé une grande muraille sanitaire pour éviter l’importation de cas sur son territoire, en délivrant des visas au compte-gouttes et en mettant en place des mesures de quarantaine draconiennes pour les rares voyageurs autorisés à pénétrer sur son sol.

Covid-19 : la Chine construit le plus grand centre de quarantaine du monde

D’un point de vue culturel, toute forme d’influence occidentale est surveillée de près par les autorités, en commençant par l’usage de la langue anglaise. A titre d’exemple, Yang Weiguo, maire de Zhuzhou, dans la province du Hunan, avait suggéré à ses collègues siégeant au Congrès Populaire National de 2020 de mettre un terme à la traduction en anglais des discours prononcés par des officiels chinois lors des grands événements et des conférences de presse ; plus récemment, en septembre 2021, le département de l’éducation de la ville de Shanghai a interdit les examens d’anglais à la fin du cycle d’école élémentaire.

Enfin, d’un point de vue économique, un grand nombre d’entreprises occidentales de premier plan ont cessé ou s’apprêtent à cesser leurs activités Internet en Chine, que l’on pense à Microsoft qui y ferme son service Linkedin, à Yahoo ou à Epic Games qui ferme ses serveurs Fortnite dans l’Empire du Milieu. D’après ces entreprises, les conditions ne sont plus réunies pour qu’elles puissent travailler correctement en Chine, compte tenu des contraintes que font peser sur elles la loi récente sur la protection des données personnelles ou les restrictions s’appliquant aux activités en ligne, notamment dans le secteur du jeu vidéo.

La Chine reste cependant un acteur majeur du commerce international

En dépit ou peut-être grâce à la pandémie, les exportations chinoises se sont envolées en 2020. Mais les importations n’ont pas été en reste. Il semblerait par exemple que les classes moyennes et supérieures, ne pouvant plus voyager, aient compensé en utilisant leur budget voyage pour réaliser des achats en ligne de produits occidentaux, notamment de luxe. Et sur les trois premiers trimestres de 2021, les importations chinoises ont progressé d’un tiers en glissement annuel, établissant un nouveau record à près de 2 000 milliards de dollars.

La Chine auto-suffisante ?

La Chine joue donc une isolation à géométrie variable, au service de ses intérêts. C’est qu’elle en a désormais les moyens, grâce au développement d’un vaste marché intérieur, à l’essor des classes moyennes et à la montée en puissance de sa capacité d’innovation. Si l’on prend l’exemple du secteur de la distribution, parmi d’autres, la Chine est ainsi le pays le plus en avance dans le domaine du commerce de proximité automatisé, de la vente en ligne par diffusion en direct (live streaming), du paiement mobile, etc.

La vente en ligne par diffusion en direct

Autrement dit, les efforts conduits par les autorités depuis quelques années pour développer le marché intérieur et la capacité d’innovation de la Chine donnent aujourd’hui au pays la capacité de moduler son ouverture au monde, qui n’est pas remise en question. Mais cette ouverture est de nature différente de celle qui prévaut en Occident. Elle est moins un dogme qu’un outil mis au service de la prospérité et de l’indépendance nationales par le gouvernement chinois.

Qui est Richard Liu (Liu Qiangdong), le fondateur de JD.com?

Quand on pense au e-commerce en Chine, les premiers noms qui viennent à l’esprit sont ceux d’Alibaba et de son fondateur Jack Ma. Pourtant, le quotidien des Chinois qui font leurs courses sur leur téléphone portable est bien plus souvent rythmé par un autre acteur, inconnu en Occident, JD.com.

Le fondateur de cette société, Richard Liu (Liu Qianndong, 刘强东 en chinois), a beau être moins exubérant que Jack Ma, son parcours n’en est pas moins exceptionnel. Né dans une famille très modeste à l’Est de la Chine, brillant étudiant, il a réussi à bâtir en vingt ans un géant de l’Internet pesant 32 milliards de dollars en bourse et employant 300 000 personnes.

Dans ma nouvelle vidéo, je vous invite à découvrir le parcours de ce patron chinois et à en tirer des enseignements que chacun peut méditer pour sa vie personnelle et professionnelle.

Et pour prolonger la vidéo, je vous propose d’en apprendre plus sur le style de Richard Liu, un manager discret mais déterminé.

Comment expliquer le succès des entreprises chinoises ?

Chinese high speed train
Chinese high speed train

Il y a deux réactions possibles face à l’insolente progression des entreprises chinoises de la tech : s’en effrayer, s’en offusquer, crier à la concurrence déloyale ; ou essayer de comprendre les moteurs de cette progression, pour éventuellement s’en inspirer ou la dépasser.

Logo du G9+
Logo du G9+

C’est cette deuxième approche qui a présidé à la récente conférence organisée par le G9+ (fédération de 20 communautés de diplômés de l’enseignement supérieur travaillant dans le numérique), sur le thème : “Avance de la tech chinoise : quelle stratégie pour nos firmes ?”

La conférence, co-animée par Didier Carré et Jean-François Vermont, président et vice-président de l’Institut G9+, a permis de mettre en relief plusieurs facteurs clés de succès mis en oeuvre par les entreprises technologiques chinoises, au travers des témoignages de trois intervenants :

Dans ce billet, nous allons nous arrêter sur cinq de ces facteurs clés de succès : l’importance des investissements en R&D, la stabilité du management, le rôle de l’Etat, la co-innovation avec les clients, la résilience des entreprises chinoises. A la fin du billet, vous pourrez retrouver l’intégralité de la conférence en vidéo, également consultable directement sur la chaîne YouTube du G9+.

L’importance des investissements en R&D

En matière d’innovation, la Chine est en train de tourner la page du “rattrapage” par rapport au monde occidental et des interrogations qu’elle pouvait avoir sur sa propre capacité à faire preuve de créativité, comme l’a expliqué Jean-Paul Larçon. Et de citer ce passage du rapport Innovative China : New Drivers of Growth, rédigé en 2019 par la Banque Mondiale et le centre de recherche chinois DRC (Development Research Center) :

 

“China is leading or closing the technology gap in e-commerce, fintech, high-speed trains, renewable energy, and electric cars. (…) Alibaba, Didi Chuxing, Huawei, and Tencent are already operating at the global technology frontier.”

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