C’est agréable de lire un ouvrage documenté, réfléchi et en même temps empreint d’humour, même si le sujet est grave. Telle est l’impression générale que je retire de la lecture du dernier livre d’Emmanuel Todd, La défaite de l’Occident.
La thèse centrale est tout à fait intéressante : si l’Occident est mis en échec, pas seulement sur le front ukrainien mais en tant que modèle de civilisation, c’est parce qu’il a tourné le dos à ce qui fait son ADN, la culture chrétienne. Todd décrit en particulier comment les pays protestants d’Europe et les États-Unis sont passés d’un protestantisme vécu à une relique de pratique religieuse (qu’il appelle le “protestantisme zombie“), avant le stade actuel du “protestantisme zéro“.
La défaite de l’Occident serait ainsi le fait de la nouvelle “religion” qui y sévit, le nihilisme : en tournant le dos au protestantisme, l’Europe et les États-Unis ont aussi renoncé à l’importance accordée à l’éducation par cette religion, entraînant une chute du niveau culturel et intellectuel des populations. Le culte de l’argent a orienté les étudiants les plus brillants vers la recherche de carrières rémunératrices dans des secteurs non productifs (finance, droit), au détriment de l’industrie, vraie levier de puissance pour les nations.
Le résultat est sous nos yeux : l’appareil industriel et militaire des pays occidentaux est à l’agonie, expliquant l’échec face à la Russie, et plus généralement l’effondrement économique de l’Occident, qui apparaît de moins en moins comme un modèle pour le Reste du monde.
L’expérience d’historien et d’anthropologue d’Emmanuel Todd l’amène à considérer qu’un phénomène de fond comme l’effondrement de la religion en Occident est irréversible. L’avenir lui donnera-t-il raison, ou faut-il voir dans l’augmentation des baptêmes d’adolescents et de jeunes adultes, en France, l’amorce d’une renaissance ?
2 réponses sur « La défaite de l’Occident…est-elle définitive ? »
Bonjour JÉRÔME
D’accord avec tes écris. je serai plus long une autre fois. cela mérite débat.
Christian
Oui, le sujet est complexe. Jérôme