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Des langues vivantes si loin, si proches

homme globe
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Comment des langues qui se sont épanouies dans des berceaux de civilisation distants de milliers de kilomètres peuvent-elles partager des points communs non seulement en matière de vocabulaire, mais aussi de grammaire ?

Ainsi, pourquoi les sonorités de “maman” en français, 妈妈 (“mama”) en chinois ou même أمي (“‘umi”) en arabe sont-elles si apparentées ?

Pourquoi les Français apprennent-ils à dire “papa” dès le plus jeune âge, les Russes папа (“papa”) et les Chinois 爸爸 (“baba”) ?

Les similitudes grammaticales sont encore plus incroyables.

Ainsi, dans un groupe d’Anglais, un individu pourra lancer une invitation collective à faire quelque chose par une tournure du type :

let’s watch a movie

(“regardons un film”)

let’s est la forme contractée de let us et :

let = “laisser, laisser faire, permettre”

us = “nous”

watch = “regarder”

a movie = “un film”

Et que dirait un Chinois ?

Il dirait :

让我们看一部电影。

(“rang wo men kan yi bu dian ying”)

Or :

让 = “laisser”

我们 = “nous”

看= “regarder”

一部电影 = “un film”

Autrement dit, les Chinois comme les Anglais utilisent une tournure du type : laisser + nous + action pour traduire le fait qu’un individu lance une invitation collective à faire quelque chose à l’intérieur d’un groupe (l’impératif présent avec “nous” en français).

Comment des civilisations aussi éloignées que celles des Anglais et des Chinois ont-elles pu aboutir à la même structure ?

Faut-il voir dans ces similitudes entre langues vivantes une trace de l’universalité de certains traits de la pensée humaine ?

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