Si la Chine reste en retrait sur les innovations purement techniques sur l’Internet (du moins si l’on en croit Pony Ma, PDG de Tencent), sa créativité en matière de services ne laisse pas d’étonner. Aux côtés de la distribution, le domaine de la mobilité urbaine est l’un des plus novateurs. Ainsi, Didi Chuxing, connue notamment pour son service de VTC ou encore pour sa flotte de vélos en free-floating, propose un service bien pratique après un repas un peu trop arrosé.
L’application vous permet de commander un chauffeur qui va vous raccompagner chez vous au volant de votre voiture. Contrairement aux chauffeurs de VTC, ces chauffeurs un peu particuliers utilisent des vélos électriques pliables pour se rendre sur le lieu de rendez-vous.
Le chauffeur Didi pose fièrement à côté de sa monture
Comme souvent en Chine, le prestataire se montre extrêmement soigneux. Avant de ranger son vélo dans le coffre de votre véhicule, il commence par déplier à l’intérieur un drap de protection.
Drap de protection posé dans le coffre par le chauffeur Didi avant de ranger son vélo
En un tour de main, le chauffeur plie et range le vélo dans le coffre.
Le vélo électrique du chauffeur Didi plié dans le coffre de la voiture
Avant de s’installer à la place du conducteur, le chauffeur Didi déploie un drap sur le fauteuil pour ne pas salir.
Le chauffeur Didi recouvre le siège conducteur d’un drap avant de s’installer
La dernière fois que mon épouse et moi avons eu recours à ce service, il nous en a coûté 70 RMB (un peu moins de 10 euros), pour un trajet d’une vingtaine de kilomètres la nuit. Ce tarif modéré est accessible aux classes moyennes chinoises.
Une fois sa mission accomplie, le chauffeur récupère son vélo et va à la rencontre de son prochain client.
Mission accomplie ! Le chauffeur Didi repart sur son vélo électrique
Un tel service serait-il envisageable en France ? Le coût du travail étant ce qu’il est dans l’Hexagone, rien n’est moins sûr. Il serait en effet bien compliqué, chez nous, de fixer un tarif suffisamment bas pour que le service soit accessible au consommateur et suffisamment haut pour permettre à la fois aux chauffeurs de vivre et à la société éditrice du service de dégager un profit. Et puis je ne suis pas sûr que les candidats prêts à parcourir des dizaines de kilomètres entre deux courses, à vélo – fût-il électrique -, la nuit, pour un salaire modique, se bousculeraient au portillon.
Wikipédia définit le code QR (de l’anglais Quick Response) comme un « code-barres constitué de modules noirs disposés dans un carré à fond blanc. L’agencement de ces points définit l’information que contient le code. »
Ce visuel peut être scanné par un appareil spécialement conçu à cet effet ou par un simple smartphone, qui vont décoder le message.
Par exemple, en scannant le code QR suivant, vous accéderez directement à mon profil Linkedin :
Code QR menant à mon profil Linkedin
Pour la petite histoire, c’est l’entreprise japonaise Denso-Wave qui a inventé le code QR en 1994. Elle consacre un site Web dédié à son invention, sur lequel vous pourrez tout savoir sur l’histoire et les usages du code QR.
S’il est un pays où le code QR est vraiment populaire, c’est bien la Chine. Les Chinois utilisent la technologie des codes QR des dizaines de fois chaque jour : pour ouvrir les portiques du métro, pour accéder aux locaux de leur entreprise, pour pénétrer dans une épicerie automatisée, pour payer au restaurant, etc. En matière de paiement mobile, justement, il est frappant de voir comment une technologie aussi simple que le code QR, ne nécessitant pas de puce spéciale dans le téléphone, a permis une explosion du phénomène en Chine, au point que l’on évoque une possible disparition de l’argent liquide dans le pays. A l’inverse, en France, le m-paiement reste confidentiel (à peine 10 millions de transactions en 2018) malgré les solutions sophistiquées mises en oeuvre, notamment celles à base de puces NFC (paiement sans contact).
Vélo en libre-service muni d’une étiquette comportant un code QR
Malheureusement, des petits malins ont eu l’idée de détourner le système en recouvrant les étiquettes officielles par de fausses étiquettes comportant un code QR de leur confection. En scannant le code, l’utilisateur est renvoyé vers un faux site, ressemblant en tout point au site de la société de location. Il lui est alors demandé d’effectuer un paiement pour déverrouiller le vélo, par exemple en utilisant Wechat, Vous devinez la suite… Le paiement est bien effectué (vers le compte du fraudeur), mais le vélo reste désespérément bloqué.
Aujourd’hui, ce type de fraude est moins fréquent en Chine, car la supercherie a fini par être éventée. Mais ne doutons pas que les fraudeurs trouveront rapidement une autre idée…
Après avoir révolutionné le commerce électronique en prenant d’emblée le virage du mobile (m-commerce), la Chine est en train de changer le visage du commerce de proximité.
C’est ce que j’ai pu vérifier lors de mon séjour récent à Pékin au travers du test d’une épicerie 100% automatisée de la chaîne Bingobox.
Une épicerie Bingobox
Dans cette épicerie, vous ne trouverez aucun vendeur. Tout se fait en libre-service.
La première étape consiste à télécharger l’application Bingobox sur son téléphone. Pour les étrangers, une version en anglais existe : vous n’aurez donc pas besoin de prendre des cours de chinois en accéléré !
Etape 1 ; installer l’application Bingobox sur son téléphone
Il convient ensuite de pénétrer dans la boutique. Pour cela, vous devez déverrouiller la porte en scannant le QR code affiché à l’entrée de la boutique, à l’aide de votre téléphone.
Étape 2 : déverrouiller la porte de l’épicerie en scannant le QR code avec son téléphone
Une voix venant du magasin et un message sur l’écran de votre téléphone vous signalent quelques secondes plus tard que la porte est ouverte, Vous pouvez alors pénétrer dans le magasin et choisir vos produits, comme dans n’importe quelle autre épicerie.
Étape 3 : choisir ses produits sur les étagères de l’épicerie Bingobox
Une fois que vous avez effectué votre choix, vous devez déposer vos produits dans un caisson qui va scanner les étiquettes et déterminer la somme que vous devez débourser.
Étape 4 : placer ses produits dans le caisson de lecture Bingobox
Le caisson reconnaît les produits grâce aux petites puces électroniques radio-fréquence (dites puces RFID) contenues dans les étiquettes.
Étiquette produit avec puce RFID
Sur l’écran de contrôle situé à côté du caisson, vous pouvez vérifier que les produits ont été correctement reconnus et valider votre commande.
Étape 5 : validation du panier
En cas de difficulté, il est toujours possible de faire appel à un télé-assistant.
Télé-assistance dans une épicerie Bingobox
Si tout est correct, il ne vous reste plus qu’à payer vos produits grâce à votre téléphone, en utilisant un des moyens de paiement proposés : Wechat (l’application couteau-suisse utilisée quotidiennement par tous les Chinois), Alipay (la solution de paiement mobile du géant chinois du e-commerce Alibaba) ou encore la solution de paiement intégrée à l’application Bingobox.
Étape 6 : paiement (ici, par Wechat)
Une fois le paiement effectué, vous pouvez sortir du magasin. A la sortie, vous devez patienter quelques secondes dans un sas qui s’assure que vous n’emportez pas dans vos poches de produits non payés. Ensuite, la porte est déverrouillée et vous pouvez sortir.
Étape 7 : sortir du magasin
Au final, l’expérience s’avère extrêmement fluide. Le processus étape par étape est très bien conçu en mettant l’accès sur le côté pratique, facteur déterminant pour l’adoption d’une nouvelle technologie par les Chinois. Ce genre d’épicerie permet de faire ses courses à toute heure du jour et de la nuit, et vous n’avez même pas besoin d’emporter d’argent liquide ou de carte de crédit : votre téléphone mobile suffit.
Le consommateur y trouve donc son compte. Quant à la société en général, il conviendrait de peser le pour et le contre. D’un côté, il n’y a plus de caissier ; d’un autre côté, ce genre d’épicerie crée de l’emploi : livreurs, personnes qui déposent les produits sur les rayons, équipes de nettoyage, ingénieurs et techniciens en charge de la maintenance du système, télé-opérateurs…
De telles épiceries automatisées rencontreront-elles le succès chez nous ? La principale barrière à l’entrée me semble la faible adoption, à ce jour, des solutions de paiement mobile, en tout cas en France.
Mise à jour du 1er août 2019
D’après un de mes collègues à Pékin, l’une des limites du système est que chaque épicerie ne peut accueillir qu’un client à la fois, pour des raisons de sécurité. Vraisemblablement, il n’est pas question que deux personnes se retrouvent dans un environnement clos, en dehors de la présence physique d’un salarié. Cela pose donc la question de la rentabilité et de la compétitivité de ce type d’épicerie, sachant que le coût salarial d’un caissier reste faible en Chine et que des épiceries ouvertes 24h/24 avec des salariés en chair et en os, comme Seven Eleven, sont répandues dans les grandes villes de Chine.
D’après un article de Pandadaily, Bingobox cherche à accroître sa rentabilité en misant sur les économies d’échelle liées à une production de masse et en réduisant ses coûts. Pour se faire, la société cherche notamment à diminuer les coûts de manutention liés à l’apposition d’étiquettes RFID sur les produits, grâce à des systèmes de vision artificielle et au recours à des étagères intelligentes munies de capteurs.
Quoi qu’il en soit, toujours selon ce même article, la véritable question n’est pas tant celle de la rentabilité de Bingobox elle-même que celle des commerçants franchisés qui utilisent sa technologie. Ceux-ci doivent s’acquitter de coûts importants, qui font que les épiceries automatisées ne sont rentables pour eux que dans des zones de chalandise bien particulières.
Arte a diffusé la semaine dernière un documentaire au contenu très riche sur la transformation de la Chine sous l’égide de Xi Jinping.
Ce documentaire, disponible sur le site d’Arte jusqu’au 15 février 2019, est une vulgarisation de la mutation engagée par la Chine depuis l’accession au pouvoir du président Xi en 2012. Son grand mérite est de fournir des informations au grand public sur quantité de sujets : histoire personnelle de Xi Jinping, réforme constitutionnelle chinoise, politique de lutte contre la corruption, contrôle de l’information et des médias sociaux, approche de la diplomatie et de la géopolitique, développement de l’armée, etc.
Son grand défaut est qu’il est un documentaire à charge contre Xi Jinping, qui place d’emblée la Chine du côté des adversaires menaçants. Il commence par une psychanalyse sauvage de Xi, tentant d’expliquer son orthodoxie communiste par un traumatisme qu’il aurait vécu pendant son enfance et par le rude traitement qu’il a subi au moment de la Révolution culturelle. Fond sonore effrayant à l’appui, Xi Jinping est presque décrit comme un malade, se voulant plus communiste que Mao pour expier une faute familiale originelle.
Ce genre d’analyse psychologisante à distance est hautement critiquable. J’ai d’ailleurs failli arrêter de visionner le documentaire après les 15 premières minutes tant cet angle m’énervait…
Heureusement, le reste du documentaire s’est avéré plus intéressant, même si toujours orienté de manière critique contre la Chine. Il décrit bien, par exemple, la stratégie d’influence chinoise par le commerce au travers des « nouvelles routes de la soie » voulues par Xi Jinping. Surtout, il met l’accent sur la grande force de la Chine : la vision à long terme de ses dirigeants. Un symbole : le Parti Communiste Chinois (le PCC) a les yeux rivés vers 2049, qui doit correspondre au centenaire de la création de la République Populaire de Chine. L’objectif fixé au pays est clair : à cette date, il doit être la première puissance économique mondiale.
Le documentaire laisse entendre qu’au-delà de l’économie, c’est une hégémonie globale que vise la Chine. Le PCC voudrait imposer son modèle social et politique au reste du monde. En cela, il prend le contrepied total des déclarations de Xi qui a, à de maintes occasions, affirmé que la Chine ne s’immiscerait jamais dans l’organisation interne des autres pays, et qu’elle ne recherchait pas à dominer le monde.
Cela paraît difficile à croire pour les Occidentaux qui ont historiquement recherché à imposer leur modèle aux autres pays. La Chine super-puissance sera-t-elle capable de résister à cette tentation ?
Une chose est sûre, en tout cas. Le documentaire diffusé sur Arte s’inscrit dans une logique de lutte entre blocs, voire de lutte entre les civilisations. Dans le film, la Chine n’est pas considérée comme un partenaire avec lequel il serait souhaitable de construire des coopérations, mais comme un rival qu’il convient de contenir. Qui plus est, la tonalité d’ensemble du film est défaitiste. Le match paraît plié.
On ne peut que regretter cette approche mettant l’accent sur les antagonismes entre les pays, négative et souvent caricaturale. Le monde selon Xi Jinping est donc un documentaire riche et instructif, mais à prendre avec des pincettes.
Il est toujours étonnant pour un Français qui arrive en Chine de voir combien les personnes âgées dans ce pays prennent soin de leur condition physique. L’été, le jour à peine levé, vers 5 ou 6 heures du matin, elles sont déjà nombreuses à s’activer dans les jardins : danse de l’éventail, Qi Gong, Tai Chi ou tout simplement gymnastique, elles regorgent de dynamisme. Cette vitalité, on la retrouve dans les bals ayant lieu chaque soir sur les places. Plus généralement, on trouve partout, dans les squares et dans les jardins, des équipements sportifs très simples, utilisés par tous, toutes classes d’âge confondues.
Tout un chacun peut ainsi se livrer à des exercices d’assouplissement, d’étirement, à des tractions, etc. Les mamans qui surveillent leurs enfants bavardent tout en faisant ces exercices.
A quand de tels équipements dans nos squares et nos jardins ?
Lors de mon séjour en Chine en décembre 2013, je n’ai pas vu :
de nuages
Le ciel était soit très bleu (temps froid sec à Pékin et chaud à SanYa), soit couvert. Mais lorsqu’il était couvert, c’était de smog, ce mélange de pollution et de brume. Ainsi, dans le parc naturel de Yanoda, à Hainan, on devrait avoir une splendide vue depuis la montagne. Mais à cause du smog, la vue se résume à ceci :
Smog à Hainan
de mendiants
Ni dans la rue, ni dans le métro à Pékin.
de foie gras
Dommage, pour les fêtes de fin d’année
de seins nus sur les plages de Hainan
Dommage, pour les fêtes de fin d’année.
de cigarettes électroniques
En revanche, les hôtels comportent toujours des chambres fumeurs, ce que je n’avais pas vu depuis longtemps, et on peut fumer dans les restaurants.
Caricature française (début XXème) : Chine et Japon tentant de « pêcher » la Corée, avec la Russie en arrière-plan
Ce n’est rien de dire que les exactions perpétrées contre la Chine par le Japon au XXème siècle ont laissé une plaie à vif dans la société chinoise. Le récent regain de tension entre les deux pays n’a fait qu’exacerber un sentiment anti-japonais dans la population chinoise. Cela se ressent dans les conversations que l’on peut avoir avec des Chinois et dans la place accordée à la crise sino-japonaise dans les médias. Mais cela se traduit aussi dans les programmes de divertissement diffusés à la télévision ! Ainsi, les fictions historiques sont un genre développé en Chine, et j’ai pu constater combien l’histoire compliquée et douloureuse avec le Japon était une source d’inspiration sans fin pour les scénaristes ! Mais ce qui m’a le plus frappé lors de mon séjour récent en Chine, c’est un dessin animé diffusé à la télévision et qui s’intitule « frappez les envahisseurs ». Il raconte l’histoire d’un village chinois occupé par des soldats japonais, largement tournés en ridicule. Il me semble que ce genre de programme ne fait que nourrir l’animosité entre les deux peuples, dès le plus jeune âge, et je dois dire que cela m’a choqué.
La capitale chinoise compte bon nombre de restaurants de très bonne qualité. L’abondance et la variété des plats donne le tournis au visiteur occidental (à moins que ce ne soit le vin chinois, 白酒, báijiǔ). Maniant l’art du paradoxe, l’un de ces établissements a choisi d’exposer dans une vitrine, parmi d’autres curiosités, ces anciens tickets de rationnement.
Tickets de rationnement – Chine 1985
A partir des années 50, la Chine a mis en place le rationnement de certains biens. Comme l’explique Lin Siren, un retraité chinois qui a accumulé une impressionnante collection de ces tickets :
« Les produits de première nécessité étaient tous fournis en quantités limitées aux habitants, notamment les aliments, comme le glutamate de sodium, les oignons, le gingembre, etc. Même le linge, les parapluies ou le dentifrice étaient fournis selon cette règle. A Shanghai, on a ainsi émis des tickets pour le papier hygiénique ou les mouchoirs. »
Or, les tickets que j’ai pu voir exposés dans un restaurant datent de … 1985 ! Cette date, finalement assez récente, donne une illustration frappante du chemin parcouru par l’économie chinoise en moins d’un demi-siècle.
« Sai weng shi ma » (塞翁失马) est une expression du langage courant que tous les Chinois connaissent. Littéralement, elle se traduit par « Le vieux Sai perd son cheval ». Elle est tirée d’une célèbre légende chinoise, dont vous trouverez une transcription ci-dessous.
Il y avait un vieil homme, à l’époque des Royaumes combattants, que l’on appelait le vieil homme de la frontière. Il élevait beaucoup de chevaux. Un jour, l’un d’entre eux s’enfuit du groupe. Lorsqu’ils l’apprirent, les voisins du vieil homme vinrent le réconforter, en disant qu’il était un homme d’un age vénérable et qu’il ne devait pas miner sa santé en se faisant du souci à cause de la perte d’un cheval. Ce à quoi le vieil homme de la frontière répondit, avec un sourire ingénieux : « ce n’est pas une lourde perte. Qui sait ? C’est peut-être même une bénédiction cachée… »
Les villageois se sont un peu moqués lorsqu’ils ont entendu ces paroles. La perte d’un cheval ne pouvait vraiment pas être considérée comme une bonne chose. Ces propos ne pouvaient être qu’une façon pour le vieil homme de se consoler. Et pourtant… Quelques jours plus tard, le cheval fugitif revint. Et il ne revint pas seul, mais accompagné d’un autre magnifique cheval.
Quand ils apprirent que le cheval perdu était revenu, les voisins furent très surpris de la brillante clairvoyance du vieil homme. Ils le félicitèrent, en disant que la perte du cheval était bien une bénédiction cachée, qui s’était avérée très fructueuse. Mais le vieil homme avait l’air anxieux et il dit : « gagner un beau cheval sans travailler pourrait m’apporter bien des malheurs. » Les voisins se dirent qu’il se mentait à lui-même. Sûrement, il était heureux d’avoir gagné un autre cheval, et il ne voulait pas le montrer pour paraître modeste.
Il se trouve que le vieillard avait un fils unique, grand amateur de promenades en cheval. Ce garçon avait pris l’habitude de monter le nouveau cheval, avec un grand plaisir, car c’était vraiment une excellente monture. Malheureusement, un jour, il fit une chute et se cassa une jambe. Les villageois vinrent encore une fois dans la maison du vieux monsieur pour le consoler. Mais le vieil homme se contenta de dire : « peut-être que c’est une bénédiction cachée. » Les voisins se dirent encore une fois que ce n’étaient que les divagations d’un vieil homme. Clairement, une jambe cassée ne pouvait nullement être une bénédiction.
Tout ceci s’est passé peu de temps avant que les tribus du Nord ne lancent leur grande invasion sur les régions frontalières. Beaucoup de jeunes gens furent enrôlés dans l’armée, mais pas le fils du vieil homme de la frontière, parce qu’il était handicapé. Beaucoup des jeunes soldats moururent, seul le fils du vieil homme survécut.
Moralité : un coup de chance peut se révéler après coup un malheur, et un malheur peut finalement apporter de bonnes choses.